mardi 17 avril 2007

Planche 38 et 39




Dialogue surpris entre deux longs-cou sous une voûte trilobée - traduit du girafois par plume.

Lui, muet :

laisse-moi encore rester un long moment dans tes bras
humer tes odeurs, absorber le satiné de ton ventre
m'imbiber de ta chaleur, me promener dans ton antre
t'enlacer encore et encore, ne pas quitter tes draps

pourquoi donc nous séparer : pour que chacun aille de son côté ?
il n'y a rien qui vaille en dehors de nous deux
laisse-moi encore caresser tes pleins tes creux
après je descendrai si tu veux te préparer un chocolat au lait

soleil quitte-t-il lune, lune abandonne-t-elle soleil
rosée fuit-elle l'herbe du petit matin
mes mains oublient-elles le vertige de tes seins
les fleurs ne sont-elles plus bécotées par les abeilles ?
laisse moi palpiter encore aux battements de ton coeur
embrasser ton épaule à pleine bouche
j'ai été fait pour aimer ton corps, regarde, touche
en toi perdre mon Nil sans peine je peux ma soeur

rien ne nous sépare, mon sang tourne dans tes veines
comme le tien me réchauffe jusqu'aux extrémités
tes monts et vallons à moi sont ajustés
comme l'est mon poignard dans ta gaine

Elle, tout aussi muette :

reviens vite satin de ma chair me rechauffer les flancs
arrache-moi de cet enfer serre-moi en tes rangs
embarquons-nous à l'aurore soleils s'y libèrent à l'horizon
give me baby more vas-y fais sauter les plombs !

Aquarelle, huile, cirage, encres.

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