Planche 36

Le couple nuptial en voyage de noces. Elle lui sourit, heureuse, un gros caillou à son oreille. Lui : détendu, cool, flottant, maître de la victoire, son éclat naît de lui-même.

Non, plus de chevaleresqueries, plus d'heaumes, ni d'armes, bannières ou autre héroïca. Calme, juste lui-même, à part elle il n'a besoin de rien. Et je ne vois rien quand je ne la vois pas se dit-il en souriant.

Les eaux de dessus et les eaux de dessous les soutiennent. Sur le bord qui n'est plus un bord un couple de phoinix chante et gazouille. Un yacht blanc attend, appareillé. De quoi parlent-ils donc ? Est-ce qu'elle lui raconte ce qu'elle ressentait au moment où il glissait l'anneau autour de son doigt ? Un bref instant elle a très bien entendu le firmament lui sourire et les abysses de la terre grommeler de plaisir... mais comment dire en mots ces choses-là ?
Lui, il écoute, heureux comme Ulysse, un jéroboam de champagne à portée de main, une seigneuriale félicité désormais devant lui, par-delà temps.

De quoi a-t-il encore besoin ? A part elle de rien. Soleil, mer et air, rosée - le feu il l'apportera bien lui-même. Ici et là des lys, des roses, des tulipes, des paquerettes, des aubépines, avec des merles et des merlettes dessous malades d'amour. Demain est un autre jour.

Pentex, cirage, encres, pastel à l'huile, craie.